mercredi 27 décembre 2006

Poutou au Tibet ou t'y pas bête ?

Salut à tous, j'espère que je ne vous ai pas trop manqué. Pardonnez ce long silence mais je me suis imposé une retraite au Tibet ( au passage, pas de nouvelles du panchen-lama ) pour réfléchir à l'utilité de mon blog. En effet, à ma grande surprise, le deuxième chapitre de mon étude consacré à la musique psychédélique a été un véritable fiasco : aucune réaction, aucun commentaire endiablé, mis à part évidemment les fans de la star academy. Bref, de quoi se poser des questions existentielles à l'approche du nouvel an. Après une semaine à sucer de la glace dans une crevasse à 6000 m d'altitude (au passage, je remercie personnellement le réchauffement de la planète grâce à qui j'ai pu accomplir mon séjour en chemise hawaïenne), je suis arrivé à une conclusion édifiante en comparant le nombre de commentaires de mes différents posts : ce n'est pas la musique psychédélique qui est en cause (ouf!). Ce n'est que mon blog et ça c'est plutôt une bonne nouvelle.

Conscient du problème, je me décidai donc à remonter la pente. Au propre comme au figuré puisque je me hissai d'abord en haut de la crevasse où je faisais le grand écart entre les deux parois de glace depuis bientôt huit jours (je sais quel athlète, malheureusement mon budget survie ne me permettait pas d'acheter un appareil numérique pour immortaliser mon exploit). Arrivé à Lhassa, je dus d'abord affronter des Chinois faméliques en uniforme qui voulait me prendre le drapeau tibétain que j'avais mis en bandeau autour de la tête. Je réussis pourtant à prouver ma bonne foi en leur montrant le petit livre rouge que j'avais apporté dans mes bagages (Mao est d'ailleurs sans conteste un plus grand auteur comique que Guy Montagné). Arrivé à l'aéroport, je dus affronter verbalement des touristes étrangers qui s'extasiaient devant les bienfaits de l'occupation chinoise à la terrasse du Mc Donald's. "Il ne faut pas oublier que le Tibet était une dictature religieuse avant l'arrivée des Chinois ... Et puis tous ceux qui parlent de génocide culturel exagèrent beaucoup ... La Chine est devenu un grand partenaire commercial avec qui il faut coopérer, cela permettra d'ouvrir le pays à nos principes démocratiques ... Et blablabla." Une remarque en passant au très cher Didier Reynders qui demande encore des sanctions exemplaires pour le "canular irresponsable" de la RTBF : il parle beaucoup moins de déontologie quand il s'agit d'aller parader en Chine et au Tibet pour trouver de nouveaux débouchés commerciaux au mépris de la moindre critique de la politique chinoise des droits de l'homme. Monsieur Reynders, je n'ai qu'un mot à vous dire : buffoon.

J'ai finalemant pris l'avion et après un voyage de 16 heures, je revis enfin notre beau pays calme. Revenu chez moi, je me décidai à prendre de bonnes résolutions : arrêter de traiter les gens de bouffons (même ceux qui le méritent), ne plus faire de propagande capitaliste en me moquant de la pensée philosophique de Mao et en doutant des bienfaits chinois au Tibet, et enfin, tenter d'écrire des posts intéressants, ludiques, drôles (surtout dans mes titres). Promis, l'année prochaine, vous lirez des chroniques passionnantes et de qualité. En attendant, vous vous contenterez de ce récit de voyage inventé et complètement burlesque (si, si, c'est mon avis). Bon réveillon quand même.

samedi 9 décembre 2006

Jefferson Airplane ou la baie bleue de San Francisco

Vu le succès qu'a connu mon post consacré à The Incredible String Band (il n'y a qu'à regarder le nombre de commentaires pour avoir une idée de l'ampleur du triomphe !), j'ai décidé de continuer le voyage (ou le trip comme on dit en anglais) à travers le mouvement musical psychédélique. Deuxième étape de notre escapade : le groupe mythique Jefferson Airplane. Un peu de cours d'anglais d'abord, cela ne peut faire de mal à personne. Donc, pour ceux qui ont quelques difficultés avec la langue de Chaquespéare, airplane veut dire avion. Jefferson, quant à lui, fut le troisième président des USA de 1801 à 1809. Qu'est-ce qu'on se cultive quand même avec mon blog ! Bref, pourquoi je vous dit tout ça ? Euh, attendez une seconde, ... ah oui parce que le nom du groupe n'a rien à voir avec ça. Le terme Jefferson Airplane est une expression provenant de l'argot américain et désignant l'utilisation d'une allumette usagée pour tenir un bout de joint afin de ne pas se brûler les mains (si quelqu'un peut m'expliquer l'intérêt de la manoeuvre, il est le bienvenu). Nom bien approprié pour un groupe psychédélique, me direz-vous ? Et bien, ce n'est pas du tout pour cette raison que le groupe s'est affublé d'un tel patronyme. Il s'agit plutôt d'une référence à un chanteur et guitariste de blues américain des années 20, à savoir Clarence "Blind Lemon" Jefferson.

Après cette introduction explicative qui valait son pesant de cacahuètes (pardonnez-moi mais j'adore ce genre d'expressions vieillottes), rentrons dans le vif du sujet. Jefferson Airplane fut créé en 1965 (l'année où la consommation de LSD fut interdite aux USA, quelle ironie !) dans les rues de San Francisco qui allait bientôt devenir la capitale mondiale du mouvement hippie. Le groupe connut des débuts mouvementés, notamment dans le choix des musiciens. Après avoir gentiment viré leur bassiste, le groupe se tourna vers un son résolument plus électrique, tout en gardant leur son folk et blues initial. Mais la renommée se faisait encore attendre. En 1966, l'arrivée d'une nouvelle chanteuse, Grace Slick, servit de détonateur au succès. Dotée d'une voix envoûtante, elle apporta également au groupe deux chansons qui allaient devenir de véritables hymnes du mouvement psychédélique, "White Rabbit" et "Somebody to Love". Grâce à elles, le deuxième album du groupe ("Surrealistic Pillow") connut un véritable succès. Quatre autres albums suivirent jusqu'en 1970, tous reconnus comme de véritables bijoux de rock psychédélique. Malheureusement, le groupe ne survécut pas à l'essoufflement général du mouvement hippie et l'avion Jefferson s'écrasa définitivement en 1972 (ceci est évidemment une métaphore, rien à voir avec la pause forcée du groupe Lynyrd Skynyrd).

Que retenir aujourd'hui de Jefferson Airplane ? D'abord et avant tout leurs chansons (ben oui, c'est un minimum pour un groupe de musique, non ?). Exemple parfait de la contre-culture de l'époque, leur musique sent bon le patchouli, l'herbe (celle qui est broutée par les vaches, bien sûr), et reflète l'optimisme de toute cette génération hippie de la fin des années 60. De plus, le groupe, disparaissant au même moment que le mouvement "flower power", représente la fin d'un rêve, d'une illusion qu'on n'a pas retrouvé depuis (mais où diable sont les hippies d'aujourd'hui ? à la Star Ac peut-être ?). Pourtant, qu'est-ce qui a fondamentalement changé aujourd'hui ? Oui, c'est vrai, il n'y a plus de guerres ni de Vietnam, toutes les dictatures ont disparu de la surface du globe, les USA, la Russie et l'Europe, pour ne citer qu'elles, sont devenues de véritables démocraties où plus aucun habitant ne souffre de quoi que ce soit (manger, se loger, s'instruire, etc). Pour terminer sur une note positive, je vous invite à écouter Classic 21 ce dimanche : entre 12 et 16h, une émission spéciale sera consacrée au festival de Woodstock. En plus d'anecdotes et de témoignages, seront diffusés des enregistrements live de tous les groupes et artistes présents au festival, notamment Jefferson Airplane et ... bien sûr The Incredible String Band. L'occasion rêvée donc pour découvrir ces groupes.